Réponse à un pourquoi :
"La curiosité est un vilain défaut"
dit un proverbe bien connu, et à mon tour je vous demande: "Et
pourquoi?..." car il existe aussi une saine curiosité. Mais n'allons pas
discuter, en ces temps historiques "d'entente cordiale" sur le proverbe anglais: "Curiosity killed the cat…"
Voici donc la question qu'on m'a souvent
posée: "Pourquoi êtes-vous venu au Liban?..." Vous y trouverez la
réponse dans le poème intitulé "Quand l'Étranger y vint s'asseoir…"
L'Étranger pouvant désigner aussi un Être illustre qui s'assit sur la pierre
d'une fontaine pour parler avec une Samaritaine… Mais j'aimerais aussi être
mieux compris en prose, car la poésie est devenue "hermétique" à
plusieurs de nos contemporains "depuis que les poètes ont disparus"…
Eh bien! Il y a plusieurs raisons à cette question d'une "saine curiosité",
surtout féminine…
D'abord et avant tout parce que j'ai été
trop séduit par la "magie" de l'Orient : la Grèce, l'Égypte, la Terre
sainte (et j'y englobe aussi notre cher Liban), et par le prestige glorieux du
Parthénon, des Pyramides, de Tyr et de Sidon, de Baalbeck, de Byblos et de
Palmyre… Et, gardez ce secret pour vous, chers lecteurs et lectrices, car j'ai
tellement "adoré" Athènes et Byblos, que j'ai baisé
"pieusement", un jour d'escale au Pirée, les colonnes de marbre du
Parthénon, et le sarcophage d'Ahiram, au musée de Beyrouth, où repose l'alphabet
dont je me sers dans l'éclat des poèmes, car "les mots s'illuminent quand
le poète y fait passer son phosphore", ai-je lu autrefois… et moi aussi
j'ai "mes petites folies" comme disait une vieille chanson des années
50…
Et puis, seconde raison de m'installer au
Liban: le SOLEIL et le ciel bleu; si bien qu'il m'arrive de me tromper en
saluant mes amis, car au lieu de les saluer par un "bonjour" trop
commun, il m'arrive de leur dire "beau jour"… Ne vous étonnez pas car
je suis fils d'Armorique, ou de la brumeuse Bretagne, et je ne dirai jamais
comme Chateaubriand: "Je voyais avec un plaisir indicible le retour de la saison des tempêtes…" car mon
plaisir "indicible" en Orient, fut de voir le soleil, à l'aube, se
lever sur les Pyramides et se coucher illuminant les monts du Sannine au Liban,
dans un ciel multicolore…
Enfin une troisième raison de "faire
mon nid familial au Liban", c'est tout simplement, et on ne le dit pas
assez, que notre cher et sacré Liban, est aussi une "Terre Sainte",
et je l'ai tout particulièrement senti durant les cinq année que j'ai enseigné
à Saïda, l'antique Sidon, car Jésus est venu "dans les parages de Tyr et
de Sidon" et il a guéri l'enfant de la "Syro-Phénicienne" avec
l'épisode humoristique relaté à la fin de ce recueil de poèmes. Et surtout, et
surtout, il était aux noces de Cana au Liban-Sud, où il a accomplit son premier
miracle en changeant l'eau en vin. Ne vous étonnez donc pas si, dans ce
recueil, je reviens souvent sur le
tragique bombardement qui a frappé cette localité où tant d'enfants innocents
furent touchés à mort.
Une dernière révélation sur cette
question: "Pourquoi êtes-vous resté au Liban?..." Eh bien! Lisez le
poème de la fin de ce recueil où j'évoque le pieux et souriant souvenir
d'Abbouna Boulos qui fut longtemps l'aumônier du Collège de Jounieh chez les
Frères Maristes.
Je terminerai cette préface sur d'agréables souvenirs de mes anciens élèves d'Alep* où nous fêtons cette année 2004 le centenaire de l'arrivée des Frères Maristes et où j'ai eu l'honneur de servir trois ans sous l'aimable direction du Cher Frère Mario-Raphaël.
Yves Cariou
* Alep 2014/2015, ville martyrisée : Yves Cariou serait épouvanté par les événements actuels.
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